Il faut sauver la planète, les bons gestes pour la Terre, défi pour la Terre et j’en passe. Quand est-ce que nous allons arrêter cette stupide
hypocrisie? La Terre n’a pas besoin d’être sauvée! La Terre se fout pas mal du réchauffement climatique, de la biodiversité ou de la couche d’ozone... La Terre a connu une multitude de climats et
en connaîtra encore quelques-uns.
Mais alors, qu’est-ce qui doit être sauvé? Pourquoi faire tout ces efforts si ce n’est pas pour sauver la planète? La seule chose qui a besoin d’être sauvée, c’est l’espèce humaine... car la plus
intelligente des formes de vies (c’est du moins comme cela qu’elle se définie) ne l’est manifestement pas assez pour se rendre compte que la seule chose qu’elle est en train de détruire ce sont
les conditions nécessaires à sa propre survie. Que le CO2 augmente, la température augmente, le niveau des océans augmente, l’oxygène diminue et la Terre, comme elle le fait depuis des milliards
d’années se trouvera un nouvel équilibre... L’équilibre est une loi naturelle. Les choses tendent naturellement vers leur point d’équilibre. La Terre également. La biodiversité est le
résultat de cet équilibre, et à chaque point d’équilibre correspond une biodiversité. Toutefois, point d’équilibre et biodiversité sont interdépendants. Si l’un change, l’autre aussi. La nature
n'a pas d'état d’âme, c'est ainsi. Par contre, les points d'équilibres permettant la survie de l'espèce humaine ne sont pas infinis. Lorsque l'homme "joue" avec la biodiversité et la néglige ou
lorsqu’il agit sur l'environnement, il déplace le point d'équilibre de la nature. Charge à l'homme de vérifier qu'il ne déplace pas le point d'équilibre vers un équilibre qui lui serait
néfaste...
Malheureusement dire “il faut qu’on arrête de faire n’importe quoi sinon l’espèce humaine va disparaître” ce n’est pas politiquement correct! il faut dire: “soyez gentil avec la pauvre Terre...
elle est si fragile et sans défense...” comment pouvons nous être dupe à ce point? D’un autre côté, c’est compréhensible, si nous acceptions notre responsabilité dans ce suicide collectif nous
serions obligés de remettre en cause notre façon de vivre, notre modèle de société, et qui est prêt pour cela?
Idéalement nous pourrions penser que chacun aspire au bonheur, et que le but de notre vie est simplement d’être heureux, d’obtenir le bonheur tant convoité. Cela était peut-être la quête de nos
ancêtres, mais aujourd’hui, nous avons résumé le bonheur à une seule chose: la richesse matérielle. Nous voulons posséder plus que ce que nos bras peuvent porter, accumuler plus que de raison, et
tout ça pour quoi? Surtout ne nous posons pas la question! Et si nous avons un doute et que nous déprimons de cet état de fait, rassurons nous, on nous prescrira des antidépresseurs et tout ira
mieux. Le bonheur se trouve dans la consommation et quoi qu’il arrive consommons. On est trop gros? pas de problème, n’arrêtons pas de manger, mangeons simplement des produits allégés. Et pour
que nous puissions prolonger le plaisir de manger, l’industrie agro-alimentaire à mis au point une tonne de recettes 0% qui n’apportent rien, que du plaisir. Car le maître-mot, c’est de se faire
plaisir quoi qu’il arrive. Ou plus simplement: Ne te pose pas de question l’ami, consomme et tu sera heureux. En plus en consommant te fera des heureux car ta consommation colle parfaitement avec
l’industriel qui lui à besoin de ton argent pour être heureux.
C’est peut-être un peu caricatural, mais avons nous vraiment besoin de consommer autant? L’industrie alimentaire produit chaque année de quoi nourrir plus de 12 milliards d’individus, mais chaque
année, près d’un milliard meurt de faim. Nous ne sommes pourtant que 6 milliards. Drôle d’équilibre...
Aujourd’hui, on nous parle de commerce équitable et d’agriculture biologique... ça veut dire quoi? Que le commerce tel que beaucoup le conçoivent n’est pas équitable? que l’agriculture qui nous
nourrit n’est pas biologique..? L’agriculture biologique d'après la définition c’est l’agriculture sans pesticide et sans engrais. En un mot l’agriculture traditionnelle. Alors pourquoi avoir
inventer un nouveau mot pour ce qui existait déjà? C’est peut être mieux de dire qu’il y a l’agriculture et l’agriculture biologique, plutôt que de dire, il y a l’agriculture traditionnelle et
l’agriculture chimique... Et le commerce équitable, si il est équitable, comment qualifier le commerce normal? Non équitable? Qui se fait avoir, et qui abuse? En tout cas, si le commerce n’est
pas équitable, cela ne semble pas poser de problème à ceux qui nous gouvernent. D’un autre côté puisque le but d’une entreprise est de faire de l’argent, elle en fera d’autant plus si l’équité
est mise de côté. Quoi qu’il en soit, il n’est pas question de renoncer à la consommation, s'il faut nous mettre des labels “bio” ou “équitable”, on nous les mettra, mais surtout continuons de
consommer, ne fermons pas nos bourses, la bourse en a besoin.
Le pire dans tout cela, c’est que ce n’est pas vraiment ce que nous consommons qui est le plus en cause... C’est simplement ce que nous gaspillons! Nous pourrions vivre aussi bien sans renoncer à
rien et nous contenter de limiter le gaspillage, ça serait déjà un gros effort. Ayons le courage de regarder ce que nous jetons, ce que nous avons surconsommer. Quand nous jetons une banane à la
poubelle par exemple, réalisons nous seulement toute l’énergie qu’il a fallut pour la produire, la pollution engendré par la fabrication des pesticides, des engrais, le transport pour
amener la banane jusqu’à chez nous, toute cette consommation, cette dépense énergétique, cette pollution pour au final mettre la banane à la poubelle... était-ce vraiment utile? L’idée n’est pas
de manger une banane pourrie, la question est de savoir pourquoi nous avons acheter des bananes sans nous rendre compte que nous ne pourrions pas toutes les manger. C’est ce gaspillage auquel il
faut renoncer... mais même cela, nous n’y sommes pas prêts! “Il vaut mieux avoir plus que pas assez” , “il vaut mieux faire envie que pitié”. Avons nous vraiment conscience de tout ce que nous
jetons, de tout ce qui ne nous a jamais servi, ou peu servi?
La première réponse a apporter aujourd’hui aux problèmes environnementaux, est d’une simplicité déconcertante. En gardant le même niveau de vie mais en limitant le gaspillage, ce n’est pas la
planète qui nous dira merci, nous préserverons simplement l’équilibre qui nous à permis de voir l’humanité se développer. Agir simplement sur le gaspillage c’est déjà donner une chance
considérable à un avenir si fortement compromis.
Pourquoi est-il si dur de faire la chasse au gaspi? Pourquoi est-il si dur de faire des efforts? Les réponses ne sont pas simples, et il y en a certainement des tonnes. Mais quand on regarde
l’environnement dans lequel nous occidentaux nous vivons, nous ne voyons que des invitations pour se simplifier la vie, l’effort est presque devenu malsain, presque synonyme d’infériorité.
Si on fait des efforts c’est qu’on à pas les moyens de les éviter. De plus, le gaspillage, n’est pas du gaspillage pour tout le monde, car l’énergie qu’on gaspille, on la paie... Et souvent,
quand on achète trois produits pour le prix de deux, on en consomme un, peut être deux, mais souvent le troisième fini à la poubelle. Il se passera donc longtemps avant que les annonceurs nos
invitent à modérer notre consommation pour l’adapter à nos véritable besoin. Peu importe que vous ne mangiez que 1kg de pommes par semaine, on vous en vend 3 pour le prix de 2 alors vous seriez
stupides de ne pas les acheter.
L’objectif des industriels est de produire de plus en plus, de vendre de plus en plus. On n'adapte plus l’offre à la demande, c’est la demande qui doit absorber la totalité de l’offre. On ne
produit plus pour assurer des besoins, on produit pour vendre.
La solution la plus raisonnable pour l’environnement est bien évidemment de modérer sa consommation à ce qui nous est vraiment nécessaire, mais pour cela il nous faut résister aux sirènes de la
société de consommation mais personne ne voudra prendre le risque de provoquer une baisse de la consommation tant celle-ci est vitale pour l’économie. Economie qui n’a qu’un ambition, croître,
croître, croître, sans se demander si cet objectif est pérenne ou, pour reprendre une expression dans l’air du temps: Durable.